Compte-rendu de la réunion avec RFF à l'issu du Conseil municipal :
28/09/2009

A 21 heures, Didier Rateau invite M. Hugo, représentant de RFF, à prendre la parole devant le Conseil municipal. M. le maire a invité M. Hugo pour qu'il expose l'avancement du projet de ligne LGV Limoges-Poitiers. Le représentant de RFF expose les raisons qui ont conduit au choix de la construction d'un barreau à grande vitesse Limoges-Poitiers : raccourcir le délai du trajet Limoges-Paris et Limoges-Poitiers. Il présente également les cartes des tracés possibles, montrant la commune de Peyrilhac sur les zones de passage préférentiel mais assurant qu'à ce jour le tracé définitif n'est pas arrêté. M. Hugo précise que le trajet définitif sera connu en novembre prochain. Il précise également que les travaux sont prévus de 2013 à 2017, que la mise à grande vitesse se fera sur 115 kilomètres de Limoges à Poitiers au lieu de 400 Km par la ligne Limoges-Orléans-Paris et que Limoges sera à deux heures de Paris via Poitiers, pour un prix beaucoup moins élevé que s'il s'agissait de relier en deux heures Limoges à Paris par la ligne traditionnelle. Outre les cartes des tracés envisagés, M. Hugo projette par vidéo-projecteur des tableaux comparatifs de coûts. Il indique que la nouvelle ligne n'assèchera pas la ligne TER Limoges-Poitiers et que le fret sera acheminé par cette ligne TER. Pour le transport de voyageurs, il y aura 10 à 12 allers/retours par jour sur la LGV à raison d'une moyenne d'un train par heure et par sens sur cette voie unique à grande vitesse. Il ne cache pas que les principaux critères pris en compte pour les choix effectués sont le critère technique, en ce qu'il conditionne le coût, et le critère fonctionnel, désignant le temps de trajet. Le Maire donne ensuite la parole à Marcel Bayle afin qu'il discute avec M. Hugo de pointséquivoques du projet présenté par RFF. Marcel Bayle précise que ce ne sont pas les personnes qui sont en cause mais bienles institutions qui semblent ne pas avoir accompli un travail convaincant. Il propose à M. Hugo un dialogue à partir de sept questions : - Question 1 de Marcel Bayle : Aviez-vous connaissance de toutes les habitations situées sur l'emprise de votre projet au moment où vous avez défini les trajets possibles ? Réponse : nous avons utilisé les cartes les plus récentes mais nous sommes prêts à considérer les habitations qui auraient été construites entre temps. - Question 2 de Marcel Bayle : Vous nous avez montré le tableau des coûts financiers comparés. Prenons la comparaison entre le coût estimé de votre projet et ce que serait le coût de la mise en LGV de la ligne traditionnelle entre Limoges et Paris par Châteauroux et Orléans.Vous annoncez un milliard trois cents millions d'euros pour la création de la nouvelle ligne à voie unique Limoges-Poitiers ; Ce chiffrage a-t-il inclus le coût des ouvrages de franchissement des diverses infrastructures de transports entre Limoges et Poitiers ? Comments'entrecroiseraient cette LGV, l'actuelle ligne TER, la nationale 147 et la future 2x2 voies routières ? Quel serait le nombre, le prix et les lieux d'implantation des ouvrages de franchissements mutuels ?Ne manque-t-il pas à votre chiffrage de nombreux coûts jusqu'ici négligés ? Réponse : ces coûts ne seraient pas considérables et nous n'avons pas à eu à prendre en compte des projets incertains comme la modification des routes. - Question 3 de Marcel Bayle : Vous avez précisé que, dans votre projet, il y aurait entre 10 et 12 trains à grande vitesse par jour aller et retour entre Limoges et Poitiers. Il me semble que c'est très exagéré et qu'une étude de marché est indispensable afin de connaître la clientèle potentielle, ce qui suppose de savoir quelle serait l'augmentation du prix des billets proposés par la SNCF quand cette ligne serait en service. Ces études sont-elles disponibles et la rentabilité de la nouvelle ligne à grande vitesse Limoges-Paris par Poitiers a-t-elle été calculée ? Réponse : tout cela sera affiné plus tard : nous répondons pour l'instant à un besoin. - Question 4 de Marcel Bayle :Un TGV qui partira de Limoges aura-t-il un arrêt à Poitiers pour se raccorder à une rame TGV venant de Bordeaux ? Quel est le temps d'arrêt prévu ? Ces deux TGV arriveront-ils en même temps en gare de Poitiers ou un des deux TGV attendra-t-il l'autre? Réponse : les voyageurs n'auront pas à descendre du train et la connexion sera instantanée. - Question 5 de Marcel Bayle : Avez-vous prévu les moyens de communication entre notre commune et celle de Saint-Jouvent par exemple, et avez-vous envisagé la situation des agriculteurs dont les exploitations seront découpées en bandes de terres séparées ? Réponse : les passages seront prévus par la suite et les agriculteurs seront indemnisés. - Question 6 de Marcel Bayle : Quelle est la distance entre l'emprise de la voie et une habitation, distance à partir de laquelle les personnes ne sont plus expropriées ? A partir de cette distance a-t-on le choix de rester ou de quitter le logement ? Est-il prévu une indemnisation due aux nuisances ou à la perte de la valeur immobilière pour les biens non expropriés ? Réponse : je vais vous remontrer le plan qui indique que les expropriations se font à 25 mètres de l'emprise. Vous voyez une maison dont une partie du terrain est expropriée et donc il y a indemnisation. La maison située à plus de 25 mètres du bord extérieur du dénivelé ou de la base du remblai n'est pas expropriée. Question 7 formulée par plusieurs conseillers municipaux : dans une région vallonnée comme la nôtre, les différences de dénivelés seront, selon votre projet, soit creusées, soit comblées. Pouvez-vous donner des précisions sur la hauteur maximale réalisable et son emprise au sol, et sur la profondeur maximale réalisable etson emprise au sol ? Réponse : on ne devrait pas dépasser 30 mètres en dénivelé ou en remblai ; l'emprise au sol se calcule à partir de cela. Marcel Bayle remercie M. Hugo mais lui indique que ses réponses semblent fort incomplètes.. Eric Gros prend ensuite la parole pour demander pourquoi le tracé par Saint-Jouvent n'est pas possible. Claude Compain demande ensuite si le lieu d'arrivée de la ligne dans Limoges est arrêté – il est encore à l'étude et déterminera vraisemblablement le choix du tracé définitif. Lucien Gros évoque les bourgs importants placés sur la ZPP : quelles solutions sont envisagées pour dédommager les propriétaires ? Il ressort des propos de M. Hugo que dans 98% des cas les expulsions se traitent à l'amiable, et qu'une réglementation oblige à respecter certaines normes en terme de pollution sonore. Babeth Pherivong souligne que les conséquences psychologiques sur les personnes qui verront leur terrain amputé et la ligne traverser leur jardin ne sont pas prises en compte dans les ratio de RFF. Didier Rateau demande à M. Hugo si les frais de révision du PLU, récemment adopté par la commune et qui serait caduque si la LGV venait impacter son territoire, seront pris en charge par RFF. M. Hugo indique qu'il donnera la réponse de RFF sur ce point dans les jours à venir. L'ensemble du conseil municipal fait savoir à M. Hugo qu'il n'est pas d'accord avec un tracé qui traverserait la commune et détruirait une partie de ses hameaux.